• Pour vieillir mieux et autrement

    Le week-end dernier j'ai eu l'occasion d'aller au Colloque "Pour vieillir mieux et autrement" organisé par la Cause des Aînés 2.

    Les interventions étaient d'une grande qualité dans le sens où elles amenaient à penser concrètement la réalité de notre société : l'âgisme des vieux ! (Pléonasme ?)

    La question transversale, du moins celle qui m'a animé était la suivante :
    "Comment faire comprendre aux acteurs de la société qu'en acceptant que le vieillissement et que la mort sont inhérents à la vie, nous les vivrons d'autant mieux ?"

    Notre société qui prône la performance, la rentabilité, l'immortalité, l'esthétisme basé sur une jeunesse éternelle et imperméable au passage du temps, n'est pas en mesure d'accepter réellement la prise en charge de la Personne âgée, qui est par définition alors, une charge ...

    L'enjeu est donc de pouvoir faire comprendre que le vieillissement est inhérent à la vie, et qu'il peut être source de richesse, de ressource et de partage.

    Là encore, pour faire le lien avec notre conception de la Bientraitance, il est violent de constater à quel point les professionnels du domaine de la personne âgée se permettent, sans pour autant généraliser bien sûr, de décider pour eux, "ce qui est bien pour eux", "ce qu'il leur faut !". Pourquoi cette qualité d'expert en gériatrie donnerait la légitimité de décider pour eux ?

    Encore aujourd'hui constater en réunion pluridisciplinaire à l'hôpital, service gériatrie :
    "On va le placer là...",
    "Où est ce que vous le voyez ?",
    "Il faut contacter sa fille, c'est elle qui décide de l'avenir de son père ..."

    "Pour vieillir mieux et autrement", je pense qu'il faut que la société se donne les moyens de pouvoir permettre aux personnes vulnérables, prises en charge, de faire leurs propres choix en connaissance de cause !

    Faire un choix en connaissance de cause implique que j'ai été informé de l'ensemble des possibilités qui se posent à ma situation avec les risques et avantages de chacune, même si les possibilités sont restreintes ! Ainsi que de pouvoir adapter aux personnes la manière de les présenter en fonction de leur handicap.

    Faire un choix implique de se sentir suffisamment sécurisé par mon entourage personnel mais aussi professionnel, savoir que "j'ai le droit de me tromper et de pouvoir revenir en arrière si besoin", s'assurer qu'il y aura quelqu'un pour me rattraper, me re-sécuriser.

    Cette conception de l'accompagnement implique aussi une éducation non pas animée par une dynamique "Dominant-dominé" mais par une éducation à l'autonomie, développer la capacité de l'enfant et de l'adulte en devenir de faire des choix.

    Nous notons qu'il y a encore du travail pour en arriver là, mais pourquoi pas ? Cela peut être un fil conducteur pour nos pratiques professionnels, de la petite enfance à la personne âgée, une vigilance à avoir et à faire valoir, non ?

    Les actes du Colloque devraient sortir courant Mai 2013, je vous invite à vous les procurer.


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