•  Je voulais partager une nouvelle réflexion sur deux paradoxes très forts que l'on vit actuellement en 2014, tout en prônant la "Bientraitance"...

    Le premier est celui-ci :


    Si la Bientraitance renvoie à la question du choix, de la possibilité de se positionner vis à vis de plusieurs choix, nous pourrions facilement croire que la société dans laquelle nous vivons est justement "bientraitante", non ?
    En effet, la société de consommation nous permet d'avoir le choix parmi un nombre important d'objets, de marques, de qualités, de couleurs, d'aspects, de formes, etc....Face au rayon des soupes du Supermarché, j'ai le choix parmi 10 marques différentes avec des prix qui vont du simple au triple. J'ai le choix entre 20 "parfums" différents. J'ai le choix parmi 5 contenances différentes, etc...Et pourtant, je vais prendre la même que la grande majorité des clients...Celle qui sera en face, au prix "promotionnel"....

    Voici le premier paradoxe : la société de consommation me laisse croire que j'ai le choix de choisir "librement" mon objet de consommation, or toute la communication, l'aménagement et le conditionnement que j'aurai subi par la publicité me fera choisir celui-ci !
    Lorsque nous rentrons dans un magasin, les responsables savent très vite avec quoi nous allons ressortir...jusqu'à ce que la fameuse entreprise suédoise joue dessus au premier degré en indiquant avec des flèches le chemin à suivre! Choquant, non juste une évidence avec laquelle il joue ;-)

    Plus nous avons l'impression d'avoir le choix, moins nous l'avons. La magie réside dans le faite d'être persuader, pourtant d'avoir délibérément fait ce choix là en toute état de cause...

     

    Deuxième paradoxe :

    A l'heure où nous prônons la Bientraitance dans les institutions médico-sociales, où les obligations de démontrer les pratiques bientraitantes vont apparaître dans les évaluations externes, nous nous retrouvons devant une déshumanisation des services.

    Il y a de moins en moins de personne aux accueils des services publiques, CAF, Secu...Les serveurs téléphoniques sont robotisés à l'aide de plateforme électronique où nous sommes invités à taper des numéros, mais comme, bizarrement, ce n'est pas suffisamment opérationnel, on nous demande de verbaliser notre demande...Il est parfois impossible d'avoir un "conseiller" pour répondre à une question qui n'est pas "dans les numéros". Comble du comble les entreprises donne des prénoms à leur serveur, voire un voix enregistrée vous accompagne dans vos démarches...

    Quid de la complexité humaine, de la richesse de la rencontre, de l'accompagnement adapté et réalisé par des personnes compétentes ?
    Quid des ressentis, émotions que génèrent ces frustrations légitimes de "ne pas être entendu" dans son mal-être, désespoirs, souffrance,incompréhension ??

    Heureusement pour nous, mais pas pour eux, des professionnels d'accueil, de terrain, d'accompagnement sont encore là et peuvent accueillir humainement. Mais à quel prix? Quelle énergie ? Ils se retrouvent à "récupérer" tous ces dysfonctionnements qui génèrent frustration, colère, injustice, agressivité, violence....qu'ils doivent essayer de gérer....en étant eux aussi humain et avec leurs limites...

    Gagnons nous vraiment de l'argent et du temps à déshumaniser, dématérialiser...?


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