• Je voulais faire part d'une nouvelle réflexion, qui n'est d'ailleurs pas si nouvelle que ça...

    On entends dire que les enfants sont "rois", qu'ils font ce qu'ils veulent. Les parents donnent l'air d'être désemparés et de laisser "l'éducation" de leurs enfants à ceux qui serait payer pour et qui seraient comment faire. Et encore, attention, il ne faut pas "faire de mal" à leurs enfants.

    De même, on entend régulièrement mon enfant a été maltraité par l'instit, l'éducateur, l'animateur, etc...sous prétexte que celui-ci aurait oser lui dire "Non"! Ce qui revient au même pour ces parents au fait de "faire mal" à leurs enfants...

    La réflexion que je voulais amener est la suivante, quel est le sens du "non" aujourd'hui, et donc plus largement celui de la frustration...?

    Rappelons-le, la frustration est le ciment de la société, ce qui nous permet de pouvoir cohabiter, être en relation l'un aux autres, le plus sereinement possible.

    La frustration c'est accepter le fait que "NON" "je ne peux pas faire ce que je veux quand je veux et comme je le veux!!". Si cette règle disparaît, alors la société serait amenée à disparaître de part une dynamique "dominant-dominé" qui serait amplifiée et dans un cahos total. La Loi serait là pour "con-tenir" ce principe de frustration.

    Pourquoi la question du sens de la frustration se pose actuellement alors qu'elle ne l'était pas il y a quelques décennies ?

    Cette question, voire problème, s'est accentuée avec l’évolution des progrès technologiques, médicaux, sociaux etc...

    Nous sommes aujourd'hui arrivés à une illusion terrible, qui continue à s'accentuer:

     "l'homme est immortel et peut faire ce qu'il veut quand il veut et comme il veut"

     L'espérance de vie est aujourd'hui de 78.2 pour les hommes et 85.3 pour les femmes (chiffre inserm 2010).
    Médicalement, les connaissances, les compétences, les techniques et les technologies permettent de réaliser des opérations incroyables et de sauver des vies de manière inespérée...
    Les connaissances scientifiques sur les gènes et sur le corps humain amènent à penser qu'on pourra "bientôt" faire ce qu'on veut ou presque de cette "machine"...Jusqu'à chercher à congeler des corps ou à réaliser des utérus artificiels...jusqu'au jour où les robots viendront remplacer les humains..?
    Les technologies informatiques nous permettent de pouvoir réaliser les plus grands fantasmes, ou presque.. Pouvoir parler tout de suite et maintenant avec un ami qui est à 9000km de moi, tout en se voyant ! Sans parler des possibilités énormes qu'offre internet et qui me dépassent d'ailleurs !
    Toute la communication ou pub, va d'ailleurs dans ce sens; "vous avez envie, achetez-le", "faites vous plaisir!", sous entendu vous verrez après pour le financement mais on trouvera bien un moyen....Et les personnes entrent dans le jeu...
    etc..

    Vous l'aurez compris nous sommes dans l'ère du loisir, du jeu, de se '"faire plaisir", mais les enfants eux doivent continuer à accepter la frustration sans broncher...


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  • Réalité et tabou du corps médical

    http://plus.lapresse.ca/screens/6d7fef92-b063-48bd-a5fa-1b41ea0a5bf8|_0.html


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  • Nous avons pu le voir, "Bientraiter", est loin d'être une évidence !

    Si cette dynamique demande autant d'énergie, c'est bien parce qu'elle nous interpelle dans notre humanité, notre humanitude ! Celles-ci peuvent être d'autant plus mises à l'épreuve que l'on intervient auprès de personne en situation de grande vulnérabilité et parfois aux limites de notre l'humanité...

    Si je me défends de croire que la Bientraitance est un idéal, je sais combien elle est encore loin d'être une évidence dans les dynamiques institutionnelles...et c'est pourquoi nous devons commencer par nous protéger, protéger notre humanité pour ne pas subir les dysfonctionnements institutionnels qui jouent un rôle important dans les burn-out des professionnels !

    Je voulais vous faire part de quatre points qui me semblent important pour essayer de se protéger, ne pas subir, continuer à donner du sens à son travail et à soi!

    1- Faire le deuil de sauver le Monde.

        Si l'on travaille dans le social, l'éducation ou encore le médical, c'est bien parce que nous sommes animés plus ou moins par cette idée de "vouloir sauver le monde"... mais nos "super pouvoirs" sont limités et il faut l'accepter... si nous arrivons déjà à animer l'humanité de ces mêmes personnes, au moins aller 10%, se sera pas mal, non ?

    2- Chacun sa vie.

        Je crois qu'il est important de se rappeler régulièrement que "la vie" de l'Autre n'est pas la mienne, et donc qu'il est important de ne se positionner vis à vis de nos projections, nos angoisses, nos désirs et laisser toute la place possible pour que l'autre puisse remplir sa ligne de vie tel qu'il le souhaite même si cela me dépasse, ne me convient pas, me dérange...Pour autant je peux être en empathie, et être touché par la vie de l'autre, bien sur !

    3- Chacun ses responsabilités

        Il est important de se convaincre que "je" ne suis pas responsable de tout !

    Je pense qu'il est primordial de définir ses propres responsabilités légales, dans un premier temps, afin de faire la part des choses entre celles qui m'appartiennent et que je dois assumer et celles qui appartiennent aux autres ! Les professionnels de l'humain ont été, pour une grande majorité, éduquer avec l'injonction suivante :"soit gentil", et sous entendu, "ne le dit pas si cela ne te convient pas"...(un peu quand même, non?). Et bizarrement, on retrouve des professionnels qui acceptent une surcharge de travail, en ayant du mal à se positionner ou à mi-voix... (pas tous, on est d'accord et heureusement !)
    Pouvoir renvoyer les responsabilités aux personnes concernées et les amener à les assumer est loin d'être simple et peut être périlleux mais je pense que cela "coûte"moins cher, que le fait de subir...

    De même, n'oublions pas que la personne en situation de "vulnérabilité" est aussi, dans une certaine mesure, responsable de cette situation et de ce qu'elle en fait !

    Notre responsabilité pourrait alors de limiter à nos missions et à la qualité de la relation que nous instaurons avec l'Autre, ce qui serait déjà pas mal...

    4- Arrêter de chercher à donner du sens à la vie de l'Autre

        Ce point est délicat mais j'ose...Je pense que nous devons, pour nous protéger, essayer d'arrêter de donner du sens, coûte que coûte, aux évènements qui animent, ponctuent la vie des Autres... C'est peut être là l'enjeu de l'empathie, si on le défini comme "la capacité à se décaler de ses propres normes et valeurs" (Nicole Poirier).

    Peut-on essayer de comprendre l'Autre, sa logique, son rapport à l'Autre et au monde, indépendamment d'y donner du sens ?

    Je me demande dans quelle mesure donner du sens, interpréter la vie de l'Autre ne m'emprisonne pas avec lui au risque d'y penser en dehors de mon temps de travail et même d'y rêver la nuit !

    Par contre, si je cherche à être Bientraitant, il est indispensable de donner du sens à la relation que je vis avec l'Autre, afin de me protéger et protéger l'Autre. La fameuse "distance professionnelle" !

     

    Voilà, je ne sais pas si cela vous parle, si vous partager cette réflexion et si vous avez d'autres points qu'il vous semble important à prendre en compte pour se protéger... n'hésitez pas à en faire part !

     


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  • France, toi qui es si fière,
    France, toi qui es si sure,
    France, toi qui es si dévouée aux autres,
    France, pourquoi pleures-tu ?

    France, ton cœur est touché,
    France, Alzheimer t’atteint.
    France, oui, la démence a du bon.
    France, ne te laisse pas aveugler par la maladie.

    France, tu oublies tes valeurs,
    France, tu oublies tes convictions,
    France, tu oublies qui s’occupe de toi,
    France, tu oublies tes proches, ceux qui ont besoin de toi.

    France, toi hyperactive mal comprise,
    France, tu cherches à survivre en t’appuyant sur ce qui peut te rassurer,
    France, tu te trompes, c’est ton cœur qui doit t’animer,
    France, arrête de raisonner.

    France, tu n’es pas seule.
    France, tu es armée,
    France, tu as ton armée, prête à te suivre,
    France, ne te trompe pas de combat.

    France, l’Humanité, tu l’as crie,
    France, l’Humanité, tu la chantes,
    France, l’Humanité, tu la prônes,
    France, regarde-la en toi, elle souffre !

    France, ton armée souffre,
    France, tes fidèles s’épuisent,
    France, ton cœur implose,
    France, qu’attends-tu ?

    France, qu’attends-tu pour écouter ?
    France, qu’attends-tu pour réaliser ?
    France, qu’attends-tu pour te relever ?
    France, qu’attends-tu ?

    France, tu meurs.
    France, ton cœur meurt.
    France, ton Humanité meurt.
    France, c’est si dur que ça à accepter ?

    France, Au Secours, ne laisse pas tomber les Artisans de ton Humanité.


    2 commentaires
  • Combien ?

    Ce mot-tiroir qui gère le quotidien économique du secteur social, médico-social, hospitalier et plus largement les domaines du soin et du social vient comme une logique de gestion.


    Oui, il faut avoir conscience que ces secteurs coûtent chers et qu’il ne faut pas gaspiller et donc ne pas alourdir l’enveloppe.


    Mais est-ce que pour autant, il faut à ce point gérer, rationaliser ces secteurs de l’humain, ces secteurs de l’imprévu, au nom de « faire des économies » ?


    La gestion de l’être humain est toute sauf rationnelle.


    Oui c’est difficile à accepter dans une société qui cherche à tout maîtriser même ce qui touche à l’Humain, sous prétexte que technologiquement, scientifiquement, on peut en avoir l’illusion.


    Combien peut-on faire d’économie sur le dos de l’être humain ?


    Combien d’arrêts maladie, combien de suicides, combien de drames familiaux, combien de cancers générés par le stress, la mise sous pression, combien de souffrances faudra-t-il pour faire comprendre qu’on ne peut pas faire d’économie sur l’être humain !


    On ne peut pas faire d’économie sur l’être humain, car toutes ces conséquences dramatiques ont un coût, un vrai coût pour la société, pour la Sécurité Sociale, pour la condition humaine.


    Comment peut-on encore se cacher la réalité et mettre toutes ces conséquences sur le dos des personnes qui les vivent ? Comment peut-on accepter de ne pas prendre ses responsabilités ? Comment les Politiques peuvent-elles encore le tolérer ? Est-ce si insupportable ?


    Pourquoi gérer le temps, gérer l’argent, gérer les ressources humaines, gérer… ? Pour faire des économies … ?


    Il paraît que la vie n’a pas de prix… en effet on pourrait en douter…


    Comment expliquez-vous que les professionnels du social, de la santé, de l’éducation sont en souffrance ?

    Manque de reconnaissance de leur travail ? Perte des valeurs fondatrices de leurs motivations à exercer leur métier ? Oui, vous êtes en train de générer de l’épuisement professionnel, et ça vous ne voulez pas l'accepter, avoir à le gérer, le maîtriser car ce n’est pas assez rationnel et pourtant ça va coûter cher en argent, en vie et à la condition humaine.



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